Bienvenue au Far West ! - Il y aurait en France de 250 à 400 agences de recouvrement : un vrai repère de mercenaires où la concurrence règne puisque ces organismes, payés au «client» tels les tueurs à gages, n’ont aucun pouvoir légal. - Alors elles établissent leurs propres règles du jeu faites de menaces en tout genre. - Vous n’avez pas payé une facture ou un crédit, et l’une d’elles prétend vous envoyer l’huissier ? Inversez les rôles : arrosez l’arroseur et noyez vos dettes ! Avez-vous déjà entendu un vautour aboyer ? Pourtant, ça existe ! Les charognards des agences de recouvrement ne manquent pas d’imagination pour effrayer les personnes qui ont une dette – même modeste – quitte à montrer les crocs. Si vous avez laissé un impayé derrière vous, on pourra vous mettre la pression en vous appelant plusieurs fois par jour à votre domicile ou à votre bureau. En cas d’absence, le message sera annonciateur d’une terrible nouvelle : « Monsieur, merci de nous rappeler de toute urgence à ce numéro de téléphone. C’est pour une affaire de la plus haute importance qui vous concerne. » Ni plus ni moins… Paniqué, vous composez donc le fameux numéro et découvrez que l’affaire d’Etat qui vous a tant secoué ne concerne en fait qu’une facture impayée de quelques dizaines d’euros. Tout ça pour ça ! Après avoir supporté, d’abord au téléphone, le discours de la société de recouvrement qui dit représenter quelqu’un qui prétend être votre créancier – que d’incertitudes ! –, vous aurez aussi l’occasion de le lire en découvrant la correspondance aussi menaçante que foisonnante qu’elle vous adresse. «Inutile de discuter avec les recouvreurs, conseille d’emblée Marcel Panchout, de l’association Orgeco Finances. Ils ne connaissent pas votre dossier et certains peuvent en profiter pour proférer des menaces sans témoin ou vous faire payer des sommes que vous ne devez pas.» => Il faut dire que ces officines travaillent dans un contexte très particulier : elles sont mandatées par une entreprise qui prétend que vous lui devez de l’argent. Officiellement, le « recouvreur » n’est donc pas votre créancier, mais il se retrouve dans la situation délicate de régler un problème sans véritable pouvoir, puisque vous ne lui devez rien. Alors faute de pouvoir agir sur un plan légal, certains bafouent les lois et jouent les mercenaires. En outre, la plupart sont rémunérés à la commission sur les sommes qu’ils parviennent à récupérer, quitte à passer aux forceps en prenant quelques libertés avec les Codes civil et pénal. => Pourtant, d’un point de vue légal, cela ne fait aucun doute : toutes ces agences interviennent dans une phase dite de « recouvrement amiable ». En lisant les courriers que vous envoie un recouvreur, vous n’aurez néanmoins pas envie d’en faire votre meilleur ami ! « Le recouvrement amiable n’est en aucun cas une voie d’action contentieuse, mais correspond à une phase de règlement d’un litige portant sur une somme d’argent, explique Thierry Maillant, docteur en droit privé à l’université Paris-II. C’est seulement si le débiteur se montre trop réticent à payer que le créancier peut envisager un action en justice. » Pendant cette phase amiable – et contrairement à tout ce qu’on vous annonce –, les mesures contraignantes prises à votre égard sont impossibles : pas de saisie, pas de vente de votre mobilier, pas de ponction sur votre compte bancaire, pas de visite d’huissier, pas de condamnation pénale… A ce stade, vous ne risquez rien. Si quelqu’un prétend le contraire, il bluffe ! L’ami qui ne vous veut pas que du bien ! Le décor est donc
planté : à la moindre dette, un créancier peut faire appel à une société
spécialisée pour tenter de régler le litige «à l’amiable» ; mais l’agent
qui vous contactera ne fera généralement pas dans la dentelle. Dans bien des
cas, il se déguise en huissier de justice, emploie un jargon juridique
indéchiffrable et se montre de plus en plus pressant dans le seul but de vous
faire craquer. A l’écouter, vous ne seriez plus très loin de la case prison et
pas seulement pour une simple visite ! Mais, à y regarder de plus près,
lequel de deux est le plus grand voyou : vous ou oui ? Vous avez
certes généré une créance en n’honorant pas toutes vos dettes. Mais êtes-vous
certain de devoir cet argent ? Avant de dégainer votre chéquier, mieux
vaut vérifier que cette prétendue créance existe bel et bien aux yeux de la
loi.
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Rédigé par : Potenta | 08 avril 2010 à 08:52